Campagne sur les remèdes à base de plantes en Europe -- Réponses aux préoccupations
Merci de nous avoir fait part de vos préoccupations concernant la campagne sur les médicaments à base de plantes en Europe. Nous avons eu une très longue discussion sur cette question au sein de notre équipe et avons considéré différentes objections possibles. Mais nous avons consulté les principaux responsables politiques, experts et professionnels impliqués et
nous sommes convaincus d'avoir pris la bonne position
.
Afin de clarifier les choses,
à aucun moment cette campagne n'a signifié qu'Avaaz était contre la régulation
des produits à base de plantes, ni
que ces produits étaient tous efficaces
.
Il y a certainement eu des cas d'escroquerie impliquant les remèdes à base de plantes, et des exemples de mauvaise usage de ces remèdes ayant affecté les utilisateurs.
Cependant, l'actuelle Directive de l'UE
, qui a pour but d'introduire une procédure simplifiée d'enregistrement des médicaments à base de plantes,
est sérieusement défectueuse, rendant de nombreux produits totalement inéligibles à l'enregistrement
et dressant des obstacles insurmontables pour d'autres.
Cette Directive crée une situation dans laquelle les
producteurs de remèdes à base de plantes et autres remèdes traditionnels doivent supporter des coûts énormes
, des années d'effort et un long processus d'évaluation pour voir leurs produits autorisés sur le marché. Les coûts des évaluations et rapports ont été estimés à 100 000 € par produit, et de nombreux fabriquants ont des centaines de produits.
Les grandes entreprises pourraient avoir les ressources pour passer ces obstacles
, mais les petits producteurs qui représentent une grande partie de l'industrie des remèdes à base de plantes ne les ont pas.
En outre, les règles imposent que les remèdes traditionnels à base de plantes
ne peuvent recevoir d'agrément s'ils n'ont pas été utilisés depuis 30 ans
, dont 15 sur le marché européen. Mais
beaucoup de remèdes traditionnels
vendus sur le marché européen ont été
enregistrés comme "compléments alimentaires" plutôt que comme médicaments
, et les entreprises ne peuvent donc
fournir les preuves valides de la sûreté
et de l'efficacité des ces produits médicinaux sur le marché européen.
L'application de cette directive varie d'un pays à l'autre de l'UE, mais
dans plusieurs pays moins de 5 produits à base de plantes ont été enregistrés durant la période de 7 ans
autorisée par la Commission européenne. Cela signifie que des
centaines de produits à base de plantes peuvent être retirés des rayons
à tout moment à partir d'aujourd'hui. Ces produits ne sont pas destinés à tous, mais
les sondages montrent que 25% des citoyens européens ont déjà utilisé les remèdes à base de plantes
.
A ce jour, aucun remède traditionnel à base de plantes non-européen n'a été approuvé, dans la mesure où ils ne sont pas correctement inclus dans la nouvelle directive. Cela signifie que
les médicaments ayurvédiques, chinois et autres remèdes traditionnels africains et asiatiques avec des centaines d'années d'usage, ne peuvent plus être vendus comme des médicaments.
Ce manque a été
reconnu par la Commission européenne elle-même
dans un rapport de 2008 qui
appelait à étendre la Directive
pour couvrir ces produits.
Rien n'a été fait
pour cela dans la mesure où la Commission européenne manque d'expertise et où d'autres agendas plus urgents comme la médecine vétérinaire sont traités en priorité.
Beaucoup d'Européens chercheront toujours à obtenir des remèdes à base de plantes pour eux
et leurs familles, et pourraient avoir à les acheter comme compléments alimentaires, ou sur internet, s'ils ne peuvent plus les trouver en pharmacie. Cela sera moins sûr, car ils n'auront plus de conseils sur le dosage et les possibles effets secondaires lors de mélange avec d'autres médicaments.
Ce genre de régulations réduit le choix des consommateurs, tout en ne parvenant pas à fournir un régime de sécurité complet et efficace, c'est pourquoi nous avons appelé l'UE à amender la directive
. Notre équipe a considéré tous les éléments de cette question et échangé avec les responsables politiques et militants. Les membres d'Avaaz ont répondu à un sondage et ont donné une réponse extraordinairement positive. Il se peut que vous soyez en désaccord avec cette campagne, mais nous espérons que ces éléments répondent à vos préoccupations, et que vous continuerez à soutenir Avaaz à l'avenir.
Plus d'informations:
Texte de la Directive européenne:
http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=COM:2008:0584:FIN:fr:PDF
Questions et réponses de l'Alliance for Natural Health (en anglais):
http://www.anh-europe.org/news/frequently-asked-questions-about-eu-herbal-registrations-and-bans
Position de l'ANH et de la Benefyt Foundation (en anglais):
http://www.anh-europe.org/files/100916_ANH_Benefyt_abbreviated_position_paper.pdf
Communiqué de la Commission européenne sur la Directive:
http://europa.eu/rapid/pressReleasesAction.do?reference=IP/11/510&format=HTML&aged=0&language=FR&guiLanguage=fr