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Sakineh : Sarkozy aurait directement menacé l'Iran

Photo non datée de Sakineh Mohammadi- Ashtahi, brandie au cours d'une manifestation de soutien à l'Iranienne. STEFANO RELLANDINI/REUTERS

L'exécution de l'Iranienne n'a pas eu lieu mercredi, comme le craignaient ses soutiens. Le président français aurait personnellement appelé Téhéran, qui dénonce des pressions.

Alors que la mobilisation internationale ne faiblit pas, le sort de la jeune Iranienne reste toujours incertain. Selon plusieurs de ses comités de soutien - dont le Comité international contre la lapidation - l'Iranienne de 43 ans pourrait être exécutée «à tout moment». D'après eux, la décision d'un tribunal aurait en effet été envoyée pour en donner l'ordre à la prison de Tabriz, où elle est détenue.

L'exécution n'a pas eu lieu mercredi matin, comme le craignaient mardi les associations. D'après le Comité international contre la lapidation, la communauté internationale a joué un rôle dans le fait que cette mère de famille de 43 ans ait encore la vie sauve. «Certains pays comme la France, la Grande-Bretagne, l'Italie, l'Union européenne via sa représentante Catherine Ashton et les Etats-Unis ont très bien réagi mardi» en s'inquiétant publiquement d'une exécution imminente, a-t-il assuré. «Très préoccupée», la chef de la diplomatie européenne a en effet fermement demandé mardi soir à l'Iran de «commuer la condamnation» de l'Iranienne. Le porte-parole de la Maison-Blanche, Robert Gibbs, a de son côté également condamné «dans les termes les plus forts» une possible exécution.

«Une affaire personnelle» pour Sarkozy

«Certains de ces pays ont été en contact avec des représentants du gouvernement iranien. Il est sûr que toute cette attention apportée a eu un rôle. Mais l'exécution n'est que repoussée, elle n'est pas levée», a assuré le Comité international contre la lapidation. Selon Bernard-Henri Lévy, soutien actif de l'Iranienne, Nicolas Sarkozy aurait ainsi personnellement appelé Téhéran mardi. «Il a fait savoir aux autorités iraniennes qu'il faisait de l'affaire Sakineh une affaire personnelle. Et que si l'on touchait - ce sont ses mots dans la conversation que nous avons eue hier soir - à un cheveu de Sakineh, cela interromprait ipso facto tous les dialogues aujourd'hui en cours. Ce message est passé directement et il semblerait qu'il ait été entendu», a expliqué le philosophe sur RMC. Bernard Kouchner a également indiqué avoir téléphoné dans la matinée aux autorités iraniennes pour leur faire part de sa «consternation».

Le message de la France ne semble pas avoir été apprécié, à en croire les déclarations du ministère iranien des Affaires étrangères, qui dénonce des pressions. Les Occidentaux «sont si insolents qu'ils ont transformé le cas de Sakineh Mohammadi Ashtiani, qui a commis des crimes et qui a trahi (son mari, ndlr), en une affaire de droits de l'Homme», a ainsi estimé mercredi son porte-parole.

Un jugement a condamné Sakineh Mohammadi-Ashtiani à la pendaison en 2006 pour son implication dans le meurtre de son mari et un autre à la lapidation pour adultère. La première condamnation a été commuée en appel en une peine de dix ans de prison. Mais la condamnation à la lapidation a été confirmée en 2007 par la Cour suprême. Face à la vague d'indignation qu'avait suscitée cette condamnation, révélée cet été par le fils de Sakineh, la justice iranienne avait décidé de suspendre l'exécution de la peine.

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