Mettez à jour vos Paramètres de Cookies pour utiliser cette fonctionnalité.
Cliquez sur 'Tout autoriser' ou activez uniquement les 'Cookies pour une publicité ciblée '
En continuant, vous acceptez notre Politique de confidentialité qui détaille comment vos données sont utilisées et sécurisées.
J'ai compris
Nous utilisons des cookies pour analyser l'utilisation de ce site par les visiteurs et vous offrir la meilleure navigation possible. Consultez ici notre politique de Cookies.
OK
Victoire
Cette pétition est close
Ne laissons pas mourir le Gange

Ne laissons pas mourir le Gange

Victoire
Cette pétition est close
50 soutiens

Bernadac B.
a lancé une pétition à destination de
Chers Amis,

Nous venons d'enregistrer 1247 signatures en 3 semaines et d'obtenir une première victoire.
Le semaine dernière, le shankaracharya de Dwarka et Jyotishpith, l'une des autorités les plus importantes de l'hindouisme, a écrit au gouvernement de l'Inde car la situation de certains grévistes de la faim et de la soif (tapasvis) de Bénarès, notamment celle des deux femmes, devenait vraiment critique.
Le mercredi 27 juin, nous sommes donc allés apporter les premières 1000 signatures, recueillies majoritairement via Avaaz, mais aussi par la poste, à l'ambassade de l'Inde à Paris. Nous attendons le rendez-vous avec l'ambassadeur.
Vendredi 29 juin, le gouvernement indien a envoyé à Bénarès un émissaire porteur de sa réponse au shankaracharya et aux grévistes : il promet d'annuler les projets de nouveaux barrages sur le Gange, de stopper les barrages en cours et de maintenir ininterrompu le flot du Gange dont les travaux de dépollution sont à l'étude.
Le shankaracharya est donc allé en personne à l'hôpital apporter à boire aux "tapasvis" qui étaient alimentés par voie intraveineuse, pour certains, depuis plusieurs mois.
Aujourd'hui 2 juillet 2012, la plupart des tapasvis ont pu sortir de l'hôpital, mais les deux femmes sont toujours en observation.
Il s'agit d'une première victoire.

Le gouvernement indien demande 3 mois pour régler définitivement la situation à travers un comité chargé de trouver des solutions. Les grévistes maintiendront la pression en relayant à tour de rôle une grève de la faim et de la soif de 24 heures jusqu'à satisfaction complète.

Merci à tous. Cette lutte a vu se réunir des personnes très différentes pour défendre le Gange, des hindous, des musulmans, des chrétiens, des jains, des athées. La mobilisation a commencé à prendre une ampleur internationale (Espagne, Belgique, Canada, Brésil, notamment), prouvant, comme nous l'avions écrit, que si le Gange est l'âme de l'Inde, l'Inde est un peu l'âme du monde, et que la situation du Gange concerne la planète entière.
Nous espérons que, si besoin est, Avaaz reprendra notre pétition à son compte pour maintenir la pression face aux intérêts financiers gigantesques et aux tentatives de corruption qui ne manqueront pas de se manifester.
Merci à tous pour votre mobilisation efficace.
Jay Jay Gange !
Jean-Louis Gabin
Président de Gangasena.


English translation below

Nous sommes profondément peinés de constater que, dans certains cas, l’Inde moderne semble tourner le dos à ses propres valeurs pour suivre les sirènes d’un modèle de développement économique à courte vue. Un signe inquiétant de ce phénomène est la situation présente du Gange. Symbole de la civilisation indienne, le Gange est vénéré comme une divinité de ses sources à son delta. Il abrite dans ses eaux - qui ont été bues par les rois hindous et les empereurs moghols - les derniers dauphins d’eau douce, disparus du Yang Tsé Kiang. Le Gange a irrigué la philosophie, la spiritualité et la poésie mondiales, autant que la vie quotidienne de millions d'hindous. Mais ses eaux aux propriétés spéciales, symboles de pureté depuis des millénaires, sont traitées aujourd’hui comme des eaux mortes, juste bonnes à être exploitées pour des profits aveugles.

En peu d’années, le Gange est devenu un fleuve incroyablement pollué qui n’est même plus agréable à regarder. Depuis sa mise en service en 2006, le gigantesque barrage de Tehri, dans l’Himalaya (52km2, cf. Internet « Tehri Dam ») a divisé par cinq le cours de la Baghirati, le principal affluent du Gange, qui cesse totalement de couler à certaines époques de l’année. Cette diminution du flot affecte les propriétés curatives des eaux du Gange qui perdent les capacités d’auto purification qui permettaient – en dépit des égouts et des eaux toxiques déversés sur son cours par les municipalités et les usines – que des dizaines de milliers de pèlerins se lavent rituellement dans son eau et en boivent une gorgée chaque jour, sans catastrophe sanitaire majeure.

Peu après la mise en service du barrage de Tehri, et suite à l’échec du “Ganga Action Plan” lancé par le Premier Ministre Rajiv Gandhi dans les années 1980, une organisation comprenant des hommes politiques, des écologistes et des responsables associatifs et religieux, la “National Ganga River Basin Authority” (NGRBA) a été mise sur pied pour lutter contre la pollution du Gange, qui a été déclaré « Fleuve National ». Cette organisation est présidée par Monsieur le Premier Ministre. Ceci est une étape très encourageante.

Toutefois, depuis trois ans que cette NGRBA existe et se réunit une fois l’an, il n’a pris aucune décision importante.

En 2012, pour protester contre cette situation, Swami Gyanswarup Sanand commença un tapasya qui consistait à cesser de s’alimenter. Il faut préciser qu’avant de prononcer ses vœux de renonçant (sannyasa) Swami Sanand, n’était autre que le Dr. G.D. Agrawal, un scientifique réputé, spécialiste d’hydrologie. Swami Sanand décida ensuite de cesser de boire et fut hospitalisé, sur le point de mourir. Le gouvernement promit d’agir et le NGRBA se réunit le 18 avril 2012. Toutefois, malgré plusieurs prises de position favorables aux demandes de Swami Sanand, aucune décision ne fut prise. Swami Sanand recommença sa grève de la faim et de la soif, soutenu par d’autres tapasvis, hommes et femmes, qui se mirent à jeûner avec lui : Sadhvi Poornamba, Sadhvi Shardamba, Krishnapriyanand Brahmachari, Yogeshwaranand et Brahmarandhra Swami.

Tous les six sont aujourd’hui hospitalisés de force à Bénarès et risquent de mourir d’un moment à l’autre. Des intellectuels, des artistes, des associations, les soutiennent (ref. Internet : Ganga River tapasya), et parmi eux des personnalités du monde musulman, chrétien et jain (ref. Internet espiritokashi.wordpress.com/.../dr-gd-agrawals-gan...) qui prennent une part active à ce mouvement.

Le Gange a une immense importance pour l’Inde, mais aussi pour le reste du monde. L’Inde, dont l’ancienne culture considérait que tout dans le monde est vivant, symbole du divin, a les potentialités de montrer comment sortir de la crise écologique causée par le traitement de la nature comme une marchandise inerte, exploitable sans merci.

Nous pensons que le Gouvernement de l’Inde fera le maximum pour faire retrouver au Gange – “l’âme de l’Inde”, comme vous l’avez déclaré récemment et avec justesse, Monsieur le Premier Ministre – sa pureté originelle. Car si le Gange est l’âme de l’Inde, l’Inde est un peu l’âme du monde. Nous pensons que le Gouvernement de l’Inde ne laissera personne sacrifier sa vie ou sa santé pour sauver le Gange. Nous pensons que le Gouvernement de l’Inde ne laissera pas mourir le Gange.

Pétition initiée par Dr. Jean-Louis Gabin (président de Gangasena).

Premiers signataires:

Prof. Yves Bonnefoy (Collège de France), Prof. Christophe Jaffrelot (CERI-Sciences-Po), Prof. Joseph Moudiappanadin (INALCO) Prof Jean-Pierre Laurant (CNRS), Prof. Françoise Bonardel (Paris 4-Sorbonne), Dr. Jacques Vigne (philosophe et psycho-thérapeute), Dr. Jérôme Rousse-Lacordaire (éditeur).

The signatories of this letter are tourists, aid workers, intellectuals, business men and women who were influenced by India and its culture. With our limited influence, we are striving to share in France and francophone countries your ancient culture heritage which has managed to find a balance between material and spiritual values, which is sorely lacking in our modern world. We believe that India’s traditional values can help our world to find its balance and to overcome the serious crisis we are immersed into and no less serious, the ecological issue ahead. Our lives have been influenced by the culture of India and we are concerned by what is happening there.

We are deeply saddened to note that in some cases, modern India seems to turn its back on its own values to follow the sirens of a short-sighted economic development model. A worrying sign of this is the present situation of the Ganges. Symbol of Indian civilization, the Ganges is revered as a deity from its sources to its delta. It houses in its waters - which were drunk by Hindu kings and Mughal emperors - the last fresh water dolphins, lost already from the Yangtze. The Ganges has irrigated philosophy, spirituality and world poetry, as well as millions of Hindus’ every day lives. But its waters with special properties, symbols of purity thousands of years, are now treated as stagnant waters, just good to be exploited for blind profits.

Within a few years, the Ganges has become an incredibly polluted river that is not pleasant to look at any longer. Since its commissioning in 2006, the massive Tehri Dam in Himalaya (52km2, cf. Internet "Tehri Dam") has divided by five the flow of the Ganges’s main tributary – the Bhagirathi – which has completely stopped to flow at certain times of the year. This flowing decrease is affecting the healing properties of the Ganges who has lost its capacity of self-purification that allowed - in spite of used and toxic waters spilled into it by the municipalities and factories - tens of thousands of pilgrims to wash ritually in its water and drink a sip every day without major health disaster.

Shortly after the commissioning of the Tehri Dam, and after the failure of the "Ganga Action Plan" launched by Prime Minister Rajiv Gandhi in the 1980s, an organization including politicians, environmentalists and representatives of charity and religious organizations, the "National Ganga River Basin Authority" (NGRBA) was created to fight against the polluting of the Ganges, which was declared a "National River". This organization is chaired by you, Honourable Prime Minister of India. This is a very encouraging step.

However, since NGRBA was created three years ago - meeting once a year, no important decision has been taken yet.

In 2012, to protest against this situation, Swami Gyanswarup Sanand – who used to be before pronouncing his renouncing vows (sannyasa) Dr. GD Agrawal, a distinguished scientist as a specialist in hydrology - began a "Tapasya" which was to stop eating. Swami Sanand then decided to stop drinking as well and was hospitalized as he was about to die. The government promised to act and NGRBA met on April 18th (ref. Internet). However, despite several favourable pronouncements to Swami Sanand’s demands, once more, no decision has been made.

Swami Sanand started again his hunger and thirst strike, supported by several women and men, who began to fast with him: Sadhvi Poornamba, Sadhvi Shardamba, Krishnapriyanand Brahmachari, Yogeshwaranand and Brahmarandhra Swami.

All of them are now forcibly hospitalized in Benares and may die at any moment. Intellectuals, artists, associations are supporting them (ref. Internet: Ganga River tapasya) as well as Muslim, Christian and Jain key figures who are active in this movement.

The Ganges has an immense importance for India, but also for the rest of the world. India, whose ancient culture believed that everything in the world is a living symbol of the divine, has the potential to show how to come out of this ecological crisis caused by the ill-treatment of nature as an inert commodity , exploitable without mercy.

We believe that the Government of India will do its best to make the Ganges - "the soul of India", as you, Honourable Prime Minister, have accurately stated recently – recover its original purity. For if the Ganges is the soul of India, India is somewhat the soul of the world. We believe that the Government of India will allow no one to sacrifice their lives or health to save the Ganges. We believe that the Government of India will not allow the Ganges to die.


Publiée (Mis à jour )