La fin de la "politique du thermomètre"

Le véritable problème est celui de la réinsertion.

C'est bien là que se situent les limites de la "politique du thermomètre". Les chiffres sont partout, et parlent d'eux-même. Bien que la mise en place de ce système permette assurément de diminuer le nombre de morts chaque hiver, il en reste que le problème n'est pas saisonnier : c'est la rue qui finit par tuer.

Le même scénario se déroule tous les ans dans l'indifférence générale. L'on s'indigne, mais l'oubli vient bien vite remplacer la tristesse. A l'ère de la toute-puissance des médias et de l'Internet, la mort devient de plus en plus banalisée. Pourtant, derrière les clichés des bières, des "clochards", des chiens et des barbes, ce sont des centaines d'êtres humains qui meurent en France chaque année, sans que rien ne change. Le vrai travail, ce sont les associations de citoyens qui le réalise tous les jours. Cependant, le budget ne suit jamais bien longtemps. En effet, la notion de progrès vers la réinsertion sociale diffère selon les points de vue. Certains estiment qu'un homme ou une femme qui a dormi sur le trottoir pendant dix ans et qui ré-apprend l'utilité d'un lit a fait le plus grand pas. D'autres jugent que le travail de l'association est effectif quand le / la "SDF" travaille et paye ses impôts.

Donnons crédit aux associations quand elles nous disent qu'il faut accepter un SDF avec son chien, lorsqu'elles se félicitent qu'un sans-abri ait cessé de boire, tandis que la grande majorité des centres d'accueil interdit l'alcool tout comme l'entrée aux animaux. Donnons-leur crédit, et surtout, donnons-leur les moyens. Afin que les maisons construites à cet effet ne soient pas verrouillées quand le soleil se montre. Afin d'apporter une réelle aide aux sans-abris, concrète et sur le long terme. Lorsqu'un être humain a quitté, de gré ou de force, le toit au-dessus de sa tête, sa maison et sa terre, le chemin pour revenir à ce qui l'a / qu'il a abandonné doit être bien long. Quand nous secourons les hommes et les femmes sans domicile fixe alors que la température est en-dessous de zéro, nous faisons le strict nécessaire. L'on peut se vanter d'être humain. Quand nous cesserons de les juger et que nous les aiderons, nous qui nous prétendons démocrates, à reconquérir une vie meilleure, alors nous pourrons nous vanter d'être civilisé.